D'Afrique en Asie ... Carnet de route

Voici mon carnet de voyage, qui me permettra de laisser mes impressions tout au long de celui-ci. J'éspère ainsi vous faire partager cette expérience, recueillir vos impressions et les nouvelles de la vie que je laisse derrière moi ... pour un temps.

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Le 1er novembre 2004, je commence un voyage de 10 mois qui me conduira vers des régions magiques que j'ai toujours voulu voir. Je veux partager avec vous ce moment de ma vie, à travers les photos et les commentaires vocaux que je posterai ici, tout au long de ce voyage.

12/06/2004

Le Parc national de Mole

Passée l’entrée du parc, je retiens littéralement mon souffle. Je ne sais ce que je vais y rencontrer. Je sais que cet endroit est un haut lieu touristique du Ghana, mais le livre des entrées n’est pas très rempli. De fait, j’arrive devant plusieurs bâtiments de plain pied, dont un à l’extérieur d’une enceinte grillagée. Curieux. Je descend de voiture et pose mes affaires devant la réception. L’endroit, à l’exact opposé de ce que j’ai vécu jusqu’ici, respire le calme et la sérénité. L’être humain n’est pas forcément le maître en ces lieux, et c’est très bien ainsi. Enregistrement : je choisis le moins cher, bien entendu : le « budget bank dorm bed » (comprenez le dortoir). Ce sont ces bâtiments situés à l’extérieur de l’enceinte de l’hôtel, que j’ai vus en arrivant. 45000 Cedis, c’est cher pour ici, mais c’est le prix « normal » d’un hôtel à touristes : 3 à 5 fois plus cher. Je vais donc m’installer dans le dortoir. 6 lits superposés dans une grande chambre. Pas de clef, la porte ne ferme pas. Pas de coffre individuel pour les affaires importantes. La salle de bain paraît complète : WC, lavabo, baignoire avec douche. Quel luxe ! A l’usage, la douche n’est pas fonctionnelle et la baignoire fuit. Il faut utiliser les seaux. J’ouvre en grand les deux robinets pour voir couler un filet d’eau. Pas impressionné, je prends mon temps et finis par me laver. 3 seaux seront nécessaires, tellement la poussière rouge s’est incrustée dans tous les pores de ma peau. Je ne peux laver mes habits et les laisser sécher ici, dans la salle de bains commune. Mes sacs sont également rouges de poussière. Je retourne donc à la réception pour demander de quoi les nettoyer. On me donne, du bout des doigts, un tout petit bout de chiffon. Pas de quoi aller bien loin. Je retourne au dortoir.

Tout-à-coup, sur ma gauche, je vois quelque chose de gros bouger. Je tourne la tête : un éléphant se dirige lentement vers moi. Il est à 30 mètres à peine. Bien sûr, je n’ai pas mon appareil photo sur moi. Je suis tellement surpris que je ne bouge plus. L’éléphant semble ne pas faire cas de ma présence et se trouver là en simple balade. Tant mieux. Je continue à le regarder, sans bouger. Au bout d’un moment, je me rends compte que je retiens ma respiration. Lentement, je recommence à me diriger vers le dortoir. Je n’ose courir, le pachyderme est vraiment près de moi et je ne sais pas quelle conduite adopter s’il lui prend l’envie de s’intéresser à moi. Au bout de ce qui me semble être une éternité (quelques secondes, tout au plus), j’arrive devant la porte. Je rentre dans la chambre et me précipite vers mes affaires. Le temps d’ouvrir mon sac, de mettre la main sur mon appareil photo et de ressortir, l’éléphant est reparti. Je tente bien une photo ou deux, mais la mauvaise luminosité et l’éloignement sont tels que, de dépit, je décide de les supprimer. La rencontre était impressionnante et le souvenir que je vais en garder ne peut se satisfaire de si mauvais clichés. Puis je me dis que, ce soir, c’était un éléphant, mais demain, qui sait ? Ce pourrait être des babouins. Je regarde avec envie la protection du reste de l’hôtel. Une chambre individuelle me permettrait en plus de laver mes affaires et de les faire sécher. Par chance, les cartes de crédit sont acceptées. Je n’hésite pas longtemps. Je déménage dans les minutes qui suivent. La chambre coûte 100000 Cedis de plus (10€). D’accord, c’est du luxe. Mais dans un paysage tel que celui-ci, dans ce havre de paix, je ne me sens pas le droit de gâcher mon séjour par la crainte sourde du vol de mes appareils photos. Et, de fait, lorsque je ressors de ma chambre (une chambre double avec ventilateur, grilles anti-moustiques aux fenêtres et aux portes, salle de bains fonctionnelle, eau courante et prise murale pour recharger les batteries de l’appareil photo), mes habits en train de s’égoutter au-dessus de la baignoire et mes sacs en train de sécher sur le sol de la salle de bains, mes affaires éparpillées partout dans la chambre, je me sens soulagé. Je goûte un confort, relatif certes, mais tellement supérieur à tout ce que j’ai connu jusqu’ici ! Le soleil s’est couché, les bruits du parc s’estompent, je me dirige vers la terrasse et la piscine, autour de laquelle se prélassent, une bière à la main, les rares occupants de l’hôtel.

Mais avant de sympathiser avec ce monde, je veux goûter aux joies de la baignade. La douche est loin de m’avoir satisfait. Je rentre dans l’eau. Elle doit être à 30°. C’est à peine rafraîchissant. Mais après une journée entière à manger de la poussière, après un mois de sahel, de sable et de poussière rouge, après des milliers de kilomètres passés dans des véhicules plus abîmés les uns que les autres, ce bain a sur moi des vertus purificatrices qui vont bien au-delà de la simple enveloppe physique. Je me sens rasséréné. Je goûte aux joies du clapotis de l’eau. J’écoute avec délices le vent traîner dans les feuilles des arbres alentours. Je laisse les murmures des conversations s’évanouir sans chercher à en saisir le sens. Je pourrais presque m’endormir dans la piscine, si j’avais pieds. Une douce torpeur semble vouloir m’envahir. Il est temps que je sorte. Il fait presque nuit maintenant. L’air est plus frais que l’eau et, pour la première fois depuis que je suis en Afrique, je me surprends à frissonner. Cette sensation, que je haïssais en France, est ici presque agréable. Le temps de me sécher, je me retrouve à une table, un verre de bière à la main. A ma droite, deux filles discutent en allemand. A ma gauche, un garçon et trois filles parlent anglais. Nulle part je ne vois un homme seul. Mais où est donc cet Etienne Zim dont j’ai vu le nom dans le livre des entrées ? On verra plus tard. Il est temps de « socialiser » pour éviter de rester seul. Et puis, ne suis-je pas ici pour rencontrer des gens, partager des expériences, apprendre des autres ? Je m’approche donc des quatre anglais et commence à discuter …

Autour de quelques bières, je révise ma langue de Shakespeare. Tony, le garçon, ainsi que l’une des filles, pratiquent des langues étrangères et ont donc le réflexe de diminuer leur accent « London city » et de ralentir le rythme pour s’adapter à mon propre rythme, plus lent, plus saccadé au fur et à mesure que la lassitude du soir se mélange à l’alcool pour m’envelopper d’un doux voile de contentement. C’est comme si, de retrouver des européens, dans un hôtel fait pour eux, dans un confort plus proche du standard que je connaissais que de celui que j’ai partagé depuis mon arrivée en Afrique, j’avais tout à coup l’impression de m’en échapper.

Il est l’heure de dîner. Le serveur apporte la carte. Des plats ghanéens, mais également de la nourriture européenne. Un dernier regard autour de moi. A l’une des tables de la terrasse du restaurant, un homme seul. Je m’approche. Etienne Zim ? C’est bien lui. Comment je le connais ? Le registre à l’entrée du parc. Futé. Non, simple curiosité, celle qui m’a permis de faire tant de rencontres jusqu’ici. Etienne est un baroudeur, un vrai. Professeur des écoles en Guyane en temps partagé, il passe 3 ou 4 mois par an en balade. Sympathique, joueur, aimant rigoler, nous sympathisons d’emblée. Il descend lui aussi vers le sud, venant de Bobo-Dioulasso. Je lui parle de mon programme (descente du Lac Volta, Accra …). Il est d’accord pour m’accompagner. Voyager à deux permet de partager les expériences, les émotions, les compétences aussi. Je l’invite à se joindre à la tablée anglaise. Nous voilà six. A côté, deux jeunes filles font table à part. Je les invite également, mais avec de grands sourires elles déclinent l’invitation. Soit. Retour à la table, où le repas est servi au compte-goutte, chacun mangeant à son tour. Un peu irritant au début, nous attendons patiemment en racontant nos impressions, tour à tour. La soirée, que j’imaginais calme et reposante, va se transformer rapidement en un échange particulièrement intéressant sur la vision du Ghana, selon des angles bien différents et marqués.

Pour Tony et Rose, deux des anglais, le Ghana est un pays pauvre (c’est vrai, selon nos critères), qui n’exploite pas assez sa richesse touristique (je suis plutôt d’accord, bien que ce soit sans commune mesure avec le Burkina Faso ou même le Mali). Par contre, la côte vaut le coup, justement à cause de la faiblesse de la fréquentation touristique. Pour les autres anglais, c’est un pays très bon marché (ce qui est assez vrai). Des vacances inédites pour étudiants désargentés (et une expérience humaine inégalable dans nos pays, rajoutai-je in petto). Pour Etienne, le séjour est un moyen de se défouler, de voir d’autres personnes, d’autres civilisations, d’autres modes de vie … Nous sommes à peu près sur la même longueur d’onde. Il a effectué un safari de 2 heures cet après-midi, et s’est inscrit, tout comme moi, pour celui de demain matin. Départ 6h30. Il loge dans un « budget bed », à l’extérieur de l’hôtel. Je regagne ma chambre et y goûte un peu le luxe, relatif mais bien marqué, avant d’éteindre la lumière pour m’endormir. Demain sera une journée très différente, pensai-je. Au lieu de rencontrer des humains, je vais me focaliser sur les animaux et la flore. L’éléphant rencontré cet après-midi berce mes rêves alors que je m’endors.

5h30 du matin. Le réveil sonne. Dehors, il fait encore nuit, mais des bruits matinaux, familiers ou non, résonnent déjà dehors. Deux ou trois coqs s’en donnent à chœur joie, tandis qu’un impressionnant bourdonnement me faisant penser à un nid de frelons résonne dans la chambre. Sans plus attendre, je passe sous la douche et m’habille. Les premières lueurs de l’aube sont là alors que je sors de ma chambre, fin prêt, appareil photo en bandoulière. Du point de vue aménagé au pied de l’hôtel, en surplomb du parc, je prends mes premières photos : un étang, un oiseau. Devant moi, un singe s’aventure. Le temps que je le cadre, il a disparu. Tant pis. On m’appelle déjà pour démarrer le safari. Nous sommes six, plus notre guide, armé d’un fusil … au cas où. Les animaux ici sont habitués à l’homme, certes, mais restent sauvages.

Deux heures. Deux heures d’enchantement, de marche au milieu d’un environnement protégé, deux heures de silence humain et de conversations sauvages. Je n’ai rien vu passer. A tout moment, le regard se pose sur ici une antilope, là un singe, là encore un crocodile qui s’en va, nonchalant, chercher son petit déjeuner de l’autre côté de l’étang, nous laissant sur notre faim. Nous avançons tels des spationautes sur la lune, tant ce changement d’ambiance nous prend à la gorge. Les conversations ne sont plus que murmures, l’excitation est toute en demi-teinte. La marche, loin d’être difficile, procure une sensation de bien-être, de communion avec la nature. C’est un moment privilégié auquel je participe et je mesure la chance que j’ai d’être ici et ô combien le voyage en valait la peine.

Le retour s’effectue dans un mélange de sentiments mitigés. D’un côté, je suis ravi de cette expédition. D’un autre, je reste un peu sur ma faim : certes, j’ai vu des antilopes, un crocodile et des singes, dont des babouins, mais aucun éléphant. Je me console en me disant que ce n’est que le premier des quatre prévus et que le safari de l’après-midi sera peut-être plus productif.

Oui mais voilà, ce que l’on prévoit ici n’est que très rarement ce qui se passe en réalité. Nous sommes lundi et demain, ce sont les élections présidentielles au ghana. Les transports sont pris d’assaut pendant toute la journée et les places sont comptées. Etienne m’accompagne à Yeji où j’ai réservé une place en cabine sur le ferry qui descend le Lac Volta, le Yapei Queen. Circuler mardi va se révéler utopique et le mercredi assez aléatoire. Nous décidons, la mort dans l’âme, de quitter le parc dès le début d’après-midi en profitant du plateau d’un pick-up d’un visiteur qui accepte bien gentiment de nous conduire à la gare routière de Damongo. De là, il sera plus facile de rejoindre l’axe routier nord-sud du pays. Adieu donc, Mole National Park. Je serais bien resté deux ou trois jours de plus. Mais la loi du voyage est la plus forte et, si je ne pars pas maintenant, je pourrais le regretter. Etienne l’a bien compris, qui a pris sa décision en quelques minutes. Je sens que je vais apprendre à son sontact.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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