D'Afrique en Asie ... Carnet de route

Voici mon carnet de voyage, qui me permettra de laisser mes impressions tout au long de celui-ci. J'éspère ainsi vous faire partager cette expérience, recueillir vos impressions et les nouvelles de la vie que je laisse derrière moi ... pour un temps.

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Le 1er novembre 2004, je commence un voyage de 10 mois qui me conduira vers des régions magiques que j'ai toujours voulu voir. Je veux partager avec vous ce moment de ma vie, à travers les photos et les commentaires vocaux que je posterai ici, tout au long de ce voyage.

11/21/2004

Première galère africaine

C'est donc au 17° jour de mon périple qu'est apparue ma première vraie galère. Lorsque j'y repense, je me dis que ça aurait pu être plus grave, et je me félicite encore des relations que j'ai et qui m'ont permis de gommer les difficultés avec facilité.

Jeudi 18, donc, je pars de Ouaga pour Bobodioulasso. je souhaite rejoindre la ville de Mopti, au Mali, d'où je pourrai organiser un tour à pieds dans le Pays Dogon. Conseils pris autour de moi, j'abandonne la route Ouaga-Ouahigouya-Koro-Bankass-Mopti, jugée trop mauvaise par mon entourage. la route Ouaga-Bobo-Mopti est bien plus facile, goudronnée de bout en bout et bien desservie. Dont acte. Je téléphone à mon ami Marc pour qu'il m'enmène à la gare routière de la TCV (la meilleure compagnie de cars de ouaga, à mon avis). Mais il ne connais pas l'emplacement de la gare et me propose la STMB, qui a également bonne réputation.

Arrivé à la STMB, je prends mon billet pour Bobo. La TCV proposait un voyage à 6000 CFA. Ici, pour la même somme, le car n'est pas climatisé (en fait, j'ai appris à cette occasion que la TCV n'avait que des cars climatisés, et que la climatisation consistait en des aérateurs individuels fonctionnels) et sa simple vue me fait douter de ses capacités à nous mener confortablement à bon port. Je n'avais pas tord. Dè l'entrée dans le bus, le ton est donné : 70 sièges, dont pas un n'est lacéré plusieurs fois, tant par le soleil que par l'usage, se disputent un espace chiche, poussiéreux et noirci de crasse. Les vitres ont depuis longtemps perdu leurs loquets et brinquebalent et claquent à la moindre aspérité de la route. Le moteur semble avoir élu résidence à l'intérieur même de la cabine, tant on entend bien jusqu'aux rouages des pignons, et tant il semble que le pot d'échappement a trouvé une dérivation juste sous mes fesses. Je suis au fond du car. Avantage, je n'ai pas de soleil directement sur moi, les rideaux censés procurer un peu de protection ayant été certainement mangés par toutes sortes d'agresseurs, humains ou autres, depuis des années et jamais remplacés. Tant que ça roule, pourquoi dépenser de l'argent en maintenance ?

Notre car s'ébroue et s'ébranle pour finalement quitter la gare. Il est bondé. dans la rangée du fond qui est la mienne, j'occupe une place sur le côté. La vitre me casse l'oreille droite et il faut sans cesse la repousser pour éviter à la poussière de me brûler les yeux. La femme devant moi est propre, mais son fils a dû s'oublier récemment, et pas question de le changer pendant le trajet qui va durer 5 heures. Il pleure donc, et ses pleurs vont m'accompagner tout au long du chemin. La femme à ma gauche semble elle aussi importunée par l'odeur, mêlée (pour sa part) à celle du monsieur un peu décati qui se tient à côté d'elle. Elle me regarde avec un air pitoyable et entendu. Nous rions de bon coeur et la conversation commence. Difficile de communiquer lorsque le moteur et les braillements couvrent la moitié des phrases. Difficile également de hausser le ton sans que les gens ne participent, au moins passivement, à notre conversation. Nous échangeons donc peu, finalement, et je prends mon mal en patience en lisant ce merveilleux livre ("L'usage du monde") offert par mon amie Sandra avant mon départ (qu'elle en soit remerciée, le livre est rougi et sali par la poussière, mais toujours aussi intéressant et rassurant). Le journaliste rédacteur de ce livre a passé, avec un ami peintre, des années à errer en Grèce, Turquie, Iran et autres contrées désertiques et sauvages, et les galères qu'ils ont traversées me font sentir mieux.

A partir de Boromo, la route devient vraiment mauvaise (elle est en réfection depuis le dernier hivernage) et l'absence de suspension digne de ce nom me rappelle que mon dos a besoin de se reposer. Tout-à-coup, la route est coupée et il faut prendre une déviation en terre. Comme il fait sec, une brume de poussière nous enveloppe, gommant toute trace de paysage. et comme le soleil est bas sur l'horizon et en face de nous, nous voilà avançant à vive allure (il ne faut pas arriver trop en retard) sur une route provisoire en terre, roulant face aux feux du soleil dans une brume irréaliste. Je n'ai plus le sens du déplacement, saus à considérer les coups de boutoirs que mon siège assène à mon dos. Mais comment fait le chauffeur pour savoir où il va ? J'éspère vivement qu'il sait ce qu'il fait. Inch Allah !

La nuit tombe finalement sur la vallée et nous ne sommes pas encore arrivé. L'air rafraîchit grandement. Il ne doit pas faire plus de 25° dehors et, comparé aux 35° de la journée, le vent qui s'engouffre par les ouvertures béantes du car nous gèlent sur place. Imperceptiblement, ma voisine s'est rapprochée de moi et je sens mon côté gauche se réchauffer à son contact. J'éspère que son côté droit bénéficie du même traitement et la remercie mentalement de ce rapprochement. Dehors, la nuit a tout envahi maintenant, et permet de parfaitement distinguer les nombreux feux de brousses allumés ça et là. La vallée et les collines environnantes brillent ainsi de dizaines de feux rendant un hommage rougeoyant aux étoiles qui brillent de tout leur éclat dans un ciel sans lumière parasite. Le spectacle est magnifique et je regrette de ne pouvoir en faire la moindre photo.

Ma voisine se penche vers moi et m'explique la raison de ces feux. Il ne s'agit ni de culture, ni de problème de chaleur. En fait, la brousse est difficile à faire brûler et les feux ne durent jamais vraiment longtemps ni ne prennent d'ampleur. en effet, les flammes que je vois autour de la route ne dépassent pas quelques dizaines de centimètres. La véritable raison de ces feux est de chasser les serpents et autres bestioles dangereuses pour l'homme (et notamment les enfants) qui se cachent dans les broussailles aux abords des cases des villages. Tout s'explique. Je voyais des enfants, parfois très jeunes, jouer à proximité immédiate des feux. Je regarde mieux : on distingue, derrière la luminosité des flammes qui absorbent le regard, des constructions proches, des cases isolées ou groupées, des silos à grains. N'y aurait-il pas un moyen plus économique pour l'environnement qui, déjà attaqué par la désertification, n'a pas besoin de cette menace supplémentaire ? Je suppose que les instances ont déjà réfléchi à la question, qui lancent une campagne publicitaire au bord des routes pour lutter contre les feux de brousses provoqués.

19 heure 30, nous arrivons à la gare de la STMB. Enfin. J'ai le dos en compote. Georges est venu me chercher. Je devrais passer la nuit dans sa famille avant de repartir demain matin. Nous nous rendons à la gare de la STBF, à 50 mètres de là, pour réserver une place et prendre le billet. A quelle heure le prochain car pour Mopti ? ce soir, à 20h30. Il faut faire vite. Mais ça veut dire voyager de nuit et ne pas dire bonjour à la famille Bado. Je discute avec Georges. Mon planning est serré, gagner une journée ne serait pas du luxe. Très bien, je partirai donc ce soir. je retourne à la gare et prend mon billet. 9500 CFA. Je paye. Où se trouve le car ? En ville, il va arriver. A 20h10, le chef de gare vient nous voir, Georges (qui est resté) et moi. Le bus est arti directement vers Mopti et ne passera pas ici. Pardon ? Eh oui, c'est l'Afrique, mon bon toubabou ('blanc', en dialecte dioula). Le prochain bus ? Demain, 17 heures. Hmmm. Voilà qui est fâcheux. Voyant mon désarroi, le chef de gare essaie de trouver une solution. Il y a un bus de la SOBA, un peu plus haut sur l'avenue, qui part à minuit. Très bien. Je dînerai donc chez Georges et il m'accompagnera cette nuit à la gare.

11h30. Nous nous levons du maquis (petit bar-snack de bord de route) en face de la gare et traversons la rue. Le bus est là, un vieux Renault qui me renvoie aux bus qui nous conduisaient à la piscine Judaïque à Bordeaux. Il doit avoir plusieurs millions de kilomètres. Je commence à me poser des questions. Nous allons cependant voir le responsable de voyage. le départ est reporté à 7 heures demain matin, par manque de voyageurs. Hmmm. Voilà qui est encore plus fâcheux. Mais nous n'y pouvons rien et je vais donc passer la nuit dans un lit, finalement.

6h45 le lendemain. Je suis au pied du bus. Il a l'air encore plus miteux que la veille, de nuit. Jaune et blanc, maculé de rouille et d'huile. Le départ est-il toujours prévu pour 7 heures ? Oui oui, mais on attend quelques passagers en correspondance. Aïe. On n'est donc pas encore parti. Quelques photos, pour tuer le temps. Georges est parti travailler. 8 heures. toujours rien. C'est finalement à 9 heures que le car démarre. Mes appréhensions se muent en craintes. L'acre et épaisse fumée bleutée qui s'échappe de sous le car, accompagnée d'un bruit de crécelle sentant le moteur agonisant, ne me disent rien qui vaille. Comment ? Ce bus est censé parcourir les 600 km et plus qui le sépare de Bamako ? On me dit de monter, sans répondre aux questions. il se passe visiblement quelque chose, ce n'est pas normal. J'hésite. Le prochain bus est pour 17 heures. Bah, on verra bien. Je monte.

Nous venons de quitter Bobo. La vallée de Kou est juste derrière nous. Le moteur fait de plus en plus de bruit et la fumée remplis l'habitacle. Le bus de la STMB était un pullman à côté de celui-ci. Les sièges sont défoncés. Le lineau au sol est arraché et montre des trous à travers lesquels on voit nettement la route défiler. Les vitres, fermées, sont sales et maculées d'huile ... Mais où suis-je tombé ? Ce bus a-t-il seulement le droit de rouler ? J'en était là de mes réflexions lorsque, tout-à-coup, le moteur hurle d'un raclement d'agonie et se tait. Le bus stoppe sur le bas côté. Des personnes en descendent, d'autres ouvrent une trappe juste à côté de moi et qui donne sur le moteur. Aussitôt, la cabine est remplie de fumée bleue et m'obstrue la gorge. Je n'ai que le temps de sortir précipitament avant de finir étouffé. Quelques minutes passent, au bord d'une route perdue au millieu de rien. Verdict : couroie. Pas grave, on en a en réserve, la réparation ne sera pas longue.

Une demie-heure plus tard, le bus s'ébranle à nouveau. Nous remontons, peu rassurés quant aux capacités du véhicule à nous mener à bon port. De fait, le chauffeur ne passe que les 3 premières vitesses et avance, dans un fracas épouvantable, à très petite allure. Nous devons faire du 30 km/h, maximum. Koutiala, ma correspondance, est encore à 180 km. Je commence à sentir la galère arriver. 40 km plus loin, rebelote. Nouveau hurlement, suivi d'un silence de plus en plus inquiétant. Courroie ? Oui, il faut la remplacer à nouveau. On en a combien en réserve ? Oh, suffisamment. Je commence à comprendre. J'interroge le chef de voyage. D'abord réticent, il finit par cracher le morceau. Oui, ce bus est cassé. On le mène à réparer à Bamako. En en a profité pour prendre des passagers pour payer le voyage et une partie de la réparation. Vous comprenez, la SOBA est en faillite et ce bus est tout ce qu'il en reste ... Mon Dieu. Des fous ! Ils mettent en danger la vie de passagers pour payer une réparation ! Ce bus doit finir à la casse. Colère. J'explique le topo aux autres passagers. Certains restent passifs, fatalistes. D'autres me rejoignent et nous formons une fronde. Passé la frontière, nous nous verrons remboursés d'une partie du voyage et prendrons un autre bus. Insensé. Palabre. Finalement, nous obtenons gain de cause. 3000 CFA de remboursement, ce n'est pas grand-chose, mais c'est mieux que rien.

Voilà (enfin !) la frontière. Nous avons parcourus 180 km depuis Bobo. Il est 15 heures. Nous roulons depuis 6 heures. Il me reste 450 km à parcourir et il reste moins de 3 heures de jour. Je vais arriver tard. Mais ce n'est pas fini ...

Frontière du Burkina. Nous descendons du bus et marchons, sous le soleil et dans la poussière,à son côté pendant que la douane nous jauge d'un oeil endormi (la sieste n'est pas tout-à-fait finie). Puis nous parcourons quelques kilomètres. Un passager descend et part dans la brousse. Que fait-il ? C'est un sans-papier qui passe la frontière, un peule qui ne sais pas ce que carte d'identité veut dire. je ne m'étonne plus de rien, maintenant. Tout ce qui compte, c'est d'arriver à Koury, le poste frontière de Koutiala. C'est chose faite quelques interminables minutes plus tard.

Frontière du Mali. Le drapeau vert, jaune et rouge flotte sur une petite batisse ocre. Un guichet où nous faisons la queue. Et là, les choses empirent. Le visa de l'entente n'est pas reconnu par le Mali. Pardon ? Mais on m'avait assuré que ... il n'y a rien à faire. j'hésite à graisser la patte, peut-être cela ne ferait-il qu'empirer les choses, quoiqu'on ait vue plus bizarre ici. De l'autre côté de la route, une cabine téléphonique. Vite, appeler Rosalie. Appel international. 5000 CFA plus tard, le téléphone sonne. S.E. l'ambassadeur du Faso à Bamako au bout du fil. Il veut parler à l'officier des douanes. Je retravers la rue en courant. Il en veut rien savoir et commence à dresser le procès-verbal d'ammende. Il se demande (tout haut) q'il me refoule ou me fait payer 9000 CFA. Je suis en plein cauchemard. Il refuse de parler à l'ambassadeur. Mon poul s'accélère. Gérer la crise. Vite, une solution. Le pire ? Être refoulé. Je paie l'amende. L'ambassadeur me demande de venir le voir à Bamako. Tant pis pour Mopti, ça attendra. Merci de votre aide, excellence. A demain, donc.

Le bus veut repartir, tout ceci a créé un nouveau retard. je n'ai même plus la présence d'esprit de dire au chef ses quatre vérités sur ses pratiques "commerciales". L'amende est payée. il faut régulariser au plus vite. je partirai donc ce soir pour Bamako, mais pas question de le faire dans cette poubelle que l'on a pu appeler "bus" il y a longtemps. Je descendrai au prochain village, à Koury. Nous atteignons le village 10 minutes plus tard. Je ne ferai pas un kilomètre de plus dans ce ... truc. excédé, je prend mes 3000 CFA, en billets de 500 froissés, déchirés, graissés et donnés tout sauf de bon coeur. Un rasta m'accueille à la descente. Le bus redémarre et pars, emportant une partie de ma colère. Je finis par me calmer. Le rasta est sympa. les gens ici sont simples et, lorsque je sors l'appareil photo pour immortaliser cet instant de galère, je crée aussitôt un attroupement autour de moi : "Toubabou ! Toubabou !". Les enfants jouent et s'interpellent. Tous veulent être photographiés. On se calme. Les enfants s'en vont, et avec eux les derniers fragments de ma colère. Il me faut patienter à présent. Je m'asseois. Je renvoie poliment chacun des vendeurs ambulants qui défilent devant moi à un rythme soutenu. Il semble que le village entier s'est donné le mot. Mouchoir ? Téléphone ? Montre ? Coton tige ? Ces vendeurs auraient fait le bonheur de Prévers et de ses inventaires.

16h15. Le directe Bobo-Bamako de la Bati transports arrive. On négocie le prix. 6000 CFA pour le voyage. Je paie. Nous repartons. Tout va mieux. Le bus est propre, rapide, climatisé et les gens sont accueillants. J'ai maintenant l'habitude d'être le seul blanc et donc l'attraction. Il faut que je raconte ma mésaventure, que je montre les photos, bref, que j'exorcise. On me plaint, on rit beaucoup de ma mésaventure, on raconte une anectode identique. Le temps passe. A Koutiala, nous faisons une pause. au fond de la gare routière, j'apperçois le bus de la SOBA, un air penché, comme s'il se reposait le longle la cahute le long de laquelle il était garé. Des gens descendent des bagages. J'ai fait école, apparemment. Un camarade frondeur me rejoint dans le bus. Il n'en peut plus et me raconte que le bus est une nouvelle fois tombé en panne. Il n'arrivera jamais à Bamako !

20h30. Nous marquons une pause pour le dîner, dans un village. Le parking est bordé de marchands, de buvettes, d'épiceries. Je dîne d'un sandwich à la sardine, préparé devant moi, et d'une sucrerie, un fanta orange. J'appelle Badou, un ami habitant à Bamako. il m'attend, quele que soit l'heure d'arrivée. Je reprend courage. Les choses s'arrangent, finalement.

Minuit et demie. Le bus s'arrête et me réveille. Nous sommes arrivés. On descend. Taxi, taxi, taxi, taxi ? Au moins 4 chauffeurs me proposent leurs services. Il me faut une cabine téléphonique, mon téléphone est bloqué, je ne peux l'utiliser ici. 1000 CFA, tarif négocié. C'est cher, mais au moins, il me ramènera ici. La recherche d'un téléphone durera une demie-heure. Badou est réveillé, il m'attendait. Il tient un maquis non loin d'ici et sera là dans 5 minutes. Le taxi me ramène à l'entrée de la gare. Badou est déjà là. Il y a près de 15 ans qu'on ne s'est pas vu. Il n'a pas changé. Grand, mince, toujours souriant et sûr de lui. Il est nonchalament appuyé sur une BMW aux vitres teintées, une de ces voitures qui inspirent la crainte et le respect dans certaines banlieues parisiennes. Il me mène chez lui. Un vrai palace. Maison (immense) à étage, cour intérieure, salons richement décorés. A l'étage, ma chambre. Grand lit, moustiquaire et climatisation. Je crois rêver. Salle de bains écuipée. Huisseries grillagées anti-moustiques. Le paradis. Il me souhaite bonne nuit et ma laisse là.

1h30 du matin. Je suis debout depuis 20 heures. J'ai roulé pendant 15 heures. Je suis claqué. Mais j'ai bon espoir. Demain, j'irai voir l'ambassadeur qui m'attend. J'en profiterai pour visiter Bamako. L'espoir renaît. Je m'endors.