Libre !

Oui, libre !

Je suis à Paris, dans un cyber café. Je suis parti ce matin de Bordeaux. La tête pleine de rêves de liberté et de grands espaces d'un côté, d'angoisses et de doutes face à l'inconnu de l'autre.

Au cours d'une soirée d'adieu particulièrement arrosée hier soir, j'ai pu aprécier tout à loisir la juste mesure du mot 'Amitié'. Ces personnes, collègues, connaissances, membre de la famille, relations diverses, tous des amis, qui ont répondu à mon invitation, m'ont démontré (si besoin était) que j'ai d'excellentes raisons de revenir vers elles.

Je suis à Paris depuis une heure et demie, et ce sentiment de liberté qui m'habitait en partant s'estompe déjà. Je viens d'en découvrir la cause. Le voyage Bordeaux - Paris n'est pas un voyage de liberté, il ressemble à s'y méprendre à un voyage d'affaire. Ne serait-ce les sac-à-dos, les habits de voyage et le billet de 2° classe, on pourrait s'y méprendre.

Et pourtant, il s'agit bien là du premier jour de mon voyage. Ce soir, je commencerai à dire adieu à mes amis parisiens. Je passerai le week-end à les rencontrer, les uns après les autres. Je clôturerai mes comptes, je rangerai le passé, je le mettrai dans des cartons (j'en perdrai quelques uns, mais c'est le lot de tout déménagement).

Ainsi, je me rendrai disponible pour embrasser dans sa totalité (je l'éspère) les diverses facettes des aventures à venir, sans à priori, sans appréhension, sans filtre inutile. C'est ma mission de ce week-end. Ce rite passé, je serai prêt à accepter réellement ce que je suis venu chercher :

ma liberté.

SDF !

J-6.

Cet après-midi, l'appartement qui m'a hébergé (et nombre de mes amis également) se retrouvera tout seul. Déjà, plus un meuble ne l'envahit, plus un papier ne traîne, plus une trace de poussière ... Seuls, dans un coin, les deux annuaires téléphoniques attendent patiemment leur nouveau propriétaire.

Je suis SDF. Enfin, pas tout-à-fait. J'habite chez mes parents, pour les quelques jours qui me séparent de mon départ. Etrange, cette sensation de retrouver un instant l'insouciance de l'enfance mêlée du sentiment d'envahir le jardin privé de ces deux personnes qui ont leur vie propre ... Des hôtes que j'aurais connus toute ma vie. Etrange, et rassurant. Etre SDF dans ces conditions, c'est presque une sinécure.

Il n'empêche, ça sent bon le départ, tout ça. Les derniers réglages, aussi. Les dernières dépenses imprévues (une voiture qui lâche son propriétaire à 10 jours du départ, c'est du pur mauvais esprit - tel maître, tel véhicule ?), toutes ces choses que l'ont doit régler avant le départ, et si peu de temps pour le faire ... Je suis un modèle de désorganisation. A ce titre, toute chose que j'aurais pu planifier à l'avance se voit reporter ... après le dernier moment. L'urgence des urgences, voilà ce qui me fait avancer dans ces derniers jours. C'est exhaltant. C'est dangereux aussi. Arriverai-je à tout faire avant de partir ?

Hmmmmm ...

Remerciements

Merci. Khop khun khrap.

Merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer ce voyage.
Merci à mes parents qui m'ont soutenu tout au long de ces 3 mois.
Merci aux collègues et amis qui m'ont aidé, par leurs remarques, leurs suggestions, leurs questions pleines de bon sens, à affiner cette préparation, tant au niveau matériel que moral.
Mention spéciale à Sport Aventure, et en particulier à Matthieu ;-) pour les conseils avisés de professionnels.
Merci à toutes les personnes qui m'ont accompagné tout au long de cette préparation.
Merci enfin à tous ceux qui ont accepté de m'héberger au fil de mon voyage : M. et Mme Bassolé (Burkina Faso), mes cousins Sirand (Maurice), mon ami Aurélien Chatillon et ses parents (La Réunion), et aux contacts établis en Thaïlande.

A vous tous qui l'avez rendu possible, je voudrais dédicacer ce voyage. Puissé-je vous faire partager mes aventures, mes rencontres, mes galères également (il faut de tout pour faire un voyage inoubliable), et puissé-je vous apporter autant que ce que vous m'avez apporté.

Demain commence la première partie du voyage : la fin de la vie que je m'étais faite autour d'un appartement et d'un travail. Je déménage ce week-end. Je laisse mon appartement, qui m'a hébergé pendant 8 longues années. C'est le début de la rupture. Ce qui, jusque là, n'était qu'une idée (bien que rendue inéluctable par les démarches entreprises depuis 3 mois maintenant), prend soudain consistance : cette nuit est l'avant-dernière que je passerai ici.

C'est donc ainsi que ça commence ...

Tracé de voyage

Voici (enfin !) la carte des grandes étapes de ce voyages. Les tracés verts indiquent les déplacements terrestres, en rouge les voyages aériens, avec les dates approximatives. En attendant l'insertion directe de l'image, voici la liste de ces étapes :

• 01/11/2004 : Vol Point Afrique Paris - Ouagadougou (Burkina Faso).
• du 1/12/2004 au 15/12/2004 (selon les possiblités du moment) : Ouagadougou - Abidjan (Côte d'Ivoire), via Bobodioulasso, Banfora et Yamoussoukro.
• 15/12/2004 : Abidjan - Nairobi (Kenya)
• 22/12/2004 : Nairobi - Port-Louis (Ile Maurice)
• 02/01/2005 : Port-Louis - St-Denis (La Réunion)
• 23/01/2005 : St-Denis - Port-Louis
• 11/02/2005 : Port-Louis - Kuala Lumpur (Malaisie)

Les dates comprises entre l'arrivée à Ouagadougou et le départ de Nairobi sont susceptibles de varier largement, en fonction de mes envies, et surtout des possibilités et opportunités du moment.

A partir de Kuala Lumpur, peu de dates précises, sauf celle-ci :

• du 12/04/2005 au 14/04/2005 (et plus si affinités) : Chiang Mai (Thaïlande), pour le Nouvel An thaïlandais.

Le reste encore une fois, selon les possibilités, les envies, les rencontres ... Bref, rien de trop précis, je ne souhaite pas transformer cette expérience de vie en un voyage organisé ...

J-15 ...

Plus que 15 jours avant le grand départ. Les événements se précipitent, le rythme lent de la préparation commence à laisser place à une agitation stimulante. Mon appartement se vide petit à petit, les derniers préparatifs vont bon train. Les premières angoisses aussi. Mon sac à dos est-il assez grand pour tout contenir ? Est-il trop grand pour les treks que je compte faire ? Ai-je bien tout prévu ?

Evidemment, non. Il y aura des surprises, des galères, des maladies (que j'éspère bégnines). Mais il flotte déjà autour de moi, comme un parfum d'évasion, de liberté retrouvée, accompagné d'une vision très différente de ma vie ici. Un peu comme si j'étais déjà parti, un peu comme si je voyais ma vie à travers la fenêtre, un peu détaché de tout ce qui m'entoure ... A la fois si présent et si éloigné. Quelle sentation ennivrante. Je l'ai déjà ressentie par le passé, avant de partir en Angola ou aux Etats-Unis. Je voulais la ressentir encore une fois, voilà qui est fait.

Et comme me l'a dit mon cousin Bertrand : "La meilleure partie de ton voyage, c'est en ce moment que tu la vis". Comme il a raison !